
L'histoire d’Antoine
La maman d’Antoine me contacte un jour.
L’institutrice et elle ont remarqué des choses interpellantes, sans vraiment pouvoir situer le souci : Antoine mâchouille son crayon, il gigote beaucoup et n’arrive pas à se poser, il écrit certaines lettres bizarrement, il est très nerveux, …
Je propose à la maman de venir pour une séance de test en réflexes archaïques. Je lui explique en quoi cela consiste et qu’Antoine doit être d’accord. Si, après la séance, Antoine ne souhaite pas revenir, c’est que mes outils ne sont pas pertinents pour lui. Je demande aussi à la maman de pouvoir rencontrer l’institutrice d’Antoine, afin d’avoir aussi son ressenti. L’institutrice me fait part de son impuissance à aider cet enfant du fait qu’elle ne comprend pas ce qui ne va pas. Antoine est très volontaire, aime bien faire les choses bien et cela est donc très frustrant pour lui (et pour son institutrice) de voir une forme de stagnation dans son évolution. Antoine est en 1re primaire…
J’envoie mon questionnaire et, à sa réception, je constate déjà certains réflexes bien présents. Le rendez-vous pour les tests arrive donc et je rencontre Antoine. Ce que j’ai vu dans le questionnaire se confirme aux tests. Comme il y avait aussi un questionnement par rapport à l’écriture, j’en profite pour lui faire passer un ou deux tests de graphomotricité très simples.
Au cours des tests, je constate également un souci au niveau de la poursuite oculaire et je conseille à la maman d’aller chez un.e orthoptiste pour régler ce problème.
Toujours au cours des tests, je pratique avec Antoine certains mouvements rythmiques qui l’apaisent fortement. La maman est très étonnée de le voir aussi posé et calme. Toujours en cours de séance, je montre à Antoine une plaquette de présentation de certains mouvements et il choisit ceux qu’il souhaite.
En fin de séance, je propose à Antoine de continuer les mouvements que nous avons pratiqué, en fonction de ce qu’il souhaite et au rythme qu’il souhaite.
Je lui explique aussi que j’attends son appel ou son courriel pour me dire s’il souhaite revenir pour d’autres séances ou non. Cela me paraît très important de laisser le choix à mon client, qu’il soit un enfant ou un adulte. Il faut un peu de temps pour que les effets se fassent réellement sentir et laisser du temps permet de prendre une décision de continuer (ou non) qui est pertinente par rapport à sa vie.
Quelques jours plus tard, je reçois un courriel de la maman d’Antoine m’indiquant qu’il souhaite continuer à me voir pour travailler ses réflexes archaïques.
Nous nous sommes revus 3 fois en tout, avec chaque fois un objectif posé en début de séance. Celui-ci est établi par la personne qui vient me voir et peut varier d’une séance à l’autre. En l’occurrence, avec Antoine, les objectifs étaient chaque fois rempli à la séance suivante. Les objectifs des enfants peuvent parfois paraître déroutants, parce que simplissimes ou sans rapport avec les difficultés constatées. Cela n’a pas d’importance, car, souvent, l’objectif posé rencontre des difficultés liées aux réflexes encore présents. L’intégration des réflexes actifs est donc bien travaillée et même renforcée, car il est toujours plus bénéfique d’avoir un objectif que de « travailler dans le vide ». C’est ce qui s’est passé avec Antoine. L’un de ses objectifs était que sa grande sœur ne prenne plus ses jouets. En discutant l’objectif pour en faire une phrase positive, Antoine m’a dit qu’il voulait ranger ses jouets après le souper. J’ai alors travaillé les réflexes liés à la pose des limites, au lâcher-prise, … des réflexes qui étaient bel et bien actif chez lui ! 3 semaines plus tard, Antoine m’a dit que l’objectif était rempli pour lui. Nous avons aussi travaillé avec un ballon (type Swissball) pour les réflexes des mains et des pieds. A chaque séance, je pose la question « veux-tu un autre mouvement ? ». Que ce soit oui ou non, c’est juste, car la personne que j’ai en face de moi sait ce qui est bon pour elle, consciemment ou non. Avec Antoine, c’était très clair et la réponse fusait. A la 3e séance, nous avons eu très vite terminé et j’étais un peu étonnée… Comme les séances se déroulaient à l’école, je suis allée voir l’institutrice qui m’a dit combien il avait évolué. Et de me dire que j’étais la seule prise en charge qu’il avait. Avec son autorisation, je suis donc restée un peu pour observer Antoine et lui ai fait écrire son prénom, qui comportait des lettres mal formées. L’écriture était plus fluide et, surtout, les lettres problématiques ne l’étaient plus ! L’institutrice m’a aussi indiqué qu’il était plus posé et capable de s’asseoir pour faire ses exercices sans bouger tout le temps.
Quelques mois plus tard, j’ai revu les parents qui m’ont dit combien ils étaient satisfaits de la prise en charge et qu’ils avaient vu une réelle évolution chez Antoine.
Tout ça, en 3 séances…